Une semaine déjà que les ouvriers de l’entreprise Ineos sont à l’arrêt. Au départ, un blocage dans la négociation d’une nouvelle convention collective dénoncée par une centaine de travailleurs. Pour toute réponse, la direction fait appel à la police pour aller jusqu’à leur domicile réquisitionner les ouvriers ! Une telle atteinte au droit de grève, c’est du jamais vu ! Pour la direction, cette « réquisition » se justifie pour des raisons de sécurité, le site d’Ineos étant classé Seveso 2. Les représentants du personnel réfutent cet argument puisque les ouvriers avaient déjà mis l’usine en sécurité avant de débrayer. Depuis, sur le site de Feluy, le mouvement s’est franchement durci. Mardi, la direction se fait désavouer par le Conseil d’État et les 46 ouvriers réquisitionnés sortent de l’usine et rejoignent leurs collègues devant l’entrée du site. Depuis ce matin, la direction est en discussion avec les syndicats et l’on apprend que quatre volontaires se rendent à leur poste de travail afin d’assurer la sécurité de l’usine.
Droit de grève bafoué sur le site d’Ineos, nouveau drame social dans la sidérurgie liégeoise, menaces sur les allocations de chômage et des Indignés de plus en plus nombreux à refuser les dérives et l’arrogance du capitalisme financier… combien de temps encore va-t-on nous faire croire que demain sera meilleur grâce aux collusions malsaines entre politique et finance ? N’est-il pas temps de confisquer la « crise » aux donneurs de leçons et de remettre en cause le système économique dans lequel nous vivons ? L’heure n’est plus à la « gestion de la crise » qui s’éternise, mais aux véritables choix. L’économie n’a jamais autant produit de richesses pour quelques uns, et de misères pour le plus grand nombre. L’état social de la planète, le délabrement de l’environnement, la médiocrité culturelle globalisée témoignent du triomphe de l’individualisme et de l’intérêt mal compris. S’il n’existe qu’une raison d’espérer, elle réside dans notre faculté et surtout notre volonté à réinventer la société. Le temps est venu d’un nouvel humanisme conçu à l’échelle du monde pour faire face à nos problèmes communs.